(Actualisé avec résultats partiels)
par Luiza Ilie et Elizaveta Gladun
Le candidat de l'extrême droite George Simion est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle en Roumanie dimanche, selon des résultats partiels.
Après dépouillement des bulletins de 50% des bureaux de vote, George Simion était crédité de 42% des suffrages devant l'ancien dirigeant du Parti national libéral Crin Antonescu (23%) et le maire centriste indépendant de Bucarest Nicusor Dan (16%).
George Simion, candidat de l'Alliance pour l'unification des Roumains (AUR) âgé de 38 ans, s'oppose à l'aide militaire à l'Ukraine, critique les dirigeants de l'Union européenne et se dit aligné sur le mouvement "Make America Great Again" du président américain Donald Trump.
"Ce n'est pas seulement une victoire électorale, c'est une victoire de la dignité roumaine. C'est la victoire de ceux qui n'ont pas perdu espoir, de ceux qui croient encore en la Roumanie, un pays libre, respecté et souverain", a-t-il déclaré après la publication des sondages de sortie des urnes.
Selon les observateurs, la victoire de George Simion lors du second tour prévu le 18 mai pourrait isoler le pays, freiner l'investissement privé et déstabiliser le flanc oriental de l'Otan, où l'Ukraine est en guerre contre la Russie.
Crin Antonescu, âgé de 65 ans, souhaite pour sa part que la Roumanie maintienne son soutien à l'Ukraine et il est bien connu de l'électorat.
L'élection fait suite à un scrutin organisé le 24 novembre 2024 puis annulé en décembre par la Cour constitutionnelle après la victoire d'un candidat pro-russe, Calin Georgescu.
Cette décision a suscité des critiques de la part de plusieurs membres de l'administration américaine, dont le vice-président J.D. Vance, qui y a vu l'illustration d'une liberté d'expression selon lui bâillonnée en Europe.
La commission électorale de Roumanie a en outre rejeté en mars la candidature au nouveau scrutin de Calin Georgescu, dont George Simion est présenté comme l'héritier, en raison d'une campagne entachée de soupçons de manipulations russes.
Le président roumain a un rôle semi-exécutif incluant le commandement des forces armées et la présidence du conseil de sécurité, qui décide de l'aide militaire. Il peut aussi opposer son veto à des votes importants de l'UE et nommer le Premier ministre, les juges, les procureurs et les responsables des services secrets.
(Version française Camille Raynaud et Benjamin Mallet)
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